4 janvier, 3h du matin, ça y est nous foulons le sol de Buenos Aires, la température est douce, on est passé de l’hiver à l’été en l’espace de 13h de vol.

Monica, notre hôte et son mari Ernesto viennent nous récupérer à l’aéroport. Monica est au taquet, elle passe son trajet à bavarder, assise à l’envers sur son siège. Visiblement ici la ceinture de sécurité est en option. Elle nous parle de tout, de rien, on ne comprend pas tout mais elle est fort sympathique. Effectivement la compréhension est difficile car en Argentine le « LL » et « Y » se prononcent « CH »; exemple : yo te llama en un ratito donne en prononciation « cho te chama en un ratito ».

Nous arrivons dans notre chez nous pour les 5 prochains jours. Nous rencontrons Bruno leur labrador bien en chair, en pleine diet pour son summer body (target -20kg), fan de papouilles. L’appartement est cosy, rempli de bibelots en tout genre (pierres, bougies, goodies de fast food, peintures…). Puis c’est le KO technique après 2 jours de voyage…

San Telmo

1er jour à Buenos Aires : direction le barrio (quartier) de San Telmo.

San Telmo est le quartier le plus petit de Buenos Aires, seulement 1,2 km², ce qui permet de le visiter tranquillement à pied en une journée. San Telmo est un quartier animé, plein de charme avec ses galeries d’art, son marché aux puces, ses fresques murales, ses marchands d’antiquités, ses spectacles de tango et ses restaurants de grillades (parillas / asados).

Un peu d’histoire : c’est à l’emplacement actuel du quartier de San Telmo que Pedro de Mendoza, conquistador espagnol, fonde Buenos Aires en 1536. Ce quartier se développe et héberge des familles riches dans de grandes demeures somptueuses. Mais l’épidémie de fièvre jaune qui sévit à la fin du XIXe siècle pousse ces familles riches à quitter le quartier de San Telmo pour se réfugier au nord de la ville dans les quartiers de Palermo et Recoleta. Leurs grandes demeures sont abandonnées et laissées aux populations plus pauvres qui se les partageant entre plusieurs familles. Le quartier devient alors populaire et voit la naissance du tango dans ses bars.

On commence par un stop gourmand au mercado de San Telmo. Le marché date de 1897. Depuis la fin des années 1990, les légumes, viandes et fromages ont laissé la place aux bibelots, brocantes et à de nombreux stands de gastronomie. Il y en a pour tous les goûts, des spécialités argentines, des pastas, même de la raclette et des viennoiseries ! Nous avons goûté les empanadas de El Hornero, un délice pour les papilles (très bien garnies !) accompagnées d’une bonne salade, oui on est raisonnables…ou pas ! Avec une bonne limonade gingembre (jengibre en espagnol à prononcer renribré) et menthe, simple mais tellement bonne (une addiction après avoir goûté !)

S’en est suivie une balade digestive à la La plaza Dorrego avec ses brocanteurs.

Puis nous sommes partis à la recherche de la célèbre Casa Minima. Comme son nom l’indique la Casa Minima est une petite maison, elle mesure 2,30 mètres de large et 13 mètres de profondeur. C’est la maison la plus étroite de la ville, c’est donc sa particularité qui la rend si famosa (oui on se la joue bilingue). Alors qui a bien pu avoir l’idée de construire une si petite maison ? Au début du XIXème siècle, de nombreux esclaves noirs vivaient en ville. Lors de l’abolition de l’esclavage, tous ces esclaves devaient chercher un endroit où vivre, il était donc fréquent que leurs anciens maîtres leur fournissent de petites parcelles de terre pour construire leurs maisons. L’entrée est payante, nous avons préféré continuer la visite du quartier et garder nos pesos.

Enfin, nous avons visité la Casa de los Ezeiza où on retrouve des artisans et brocanteurs. C’est une ancienne maison familiale de style italien proche de la Plaza Dorrego. Aujourd’hui La Casa de los Ezeiza est plus connue sous le nom  de « Pasaje de la Defensa ».

Après la découverte du quartier de San Telmo, direction les quais pour une balade le long du Rio de la Plata, près du nouveau quartier de Buenos Aires avec ses immenses buildings.

La Boca

2ème jour : direction la Boca, le barrio populaire et coloré du Sud de Buenos Aires. C’est certainement le lieu le plus pittoresque de la ville, par ses attraits historiques et ses maisons colorées en tôle. La rue la plus célèbre : El Caminito, « petit chemin » où l’on peut admirer les façades colorées et apprécier le rythme de vie animé du quartier, grâce aux nombreux artistes de rues, tels que les danseurs de tango.

La Boca est très marqué par l’importance du foot en Argentine. On y trouve à chaque coin de rue une fresque, une statue et un tas de produits dérivés à l’effigie de Diego Maradona ou de Lionel Messi. La Boca est d’ailleurs mondialement connue pour son club de football, le Club Atletico Boca Juniors, où a joué Diego Maradona, ainsi que son stade, La Bombonera.

Ensuite direction la réserve écologique de Buenos Aires, une immense parc qui abrite de nombreuses espèces végétales et animales en plein coeur de la ville.

But first, il est temps de manger. Nous décidons de tester la nourriture d’un food truck où l’on y rencontre que des locaux. On teste deux spécialités argentines :

  • Un churrasquito : un sandwich avec de la viande, du jambon, une omelette, du fromage, full protéine !) Mais qu’est ce que ? Cela vient du mot churrasco qui désigne une viande cuite à la plancha ou au gril sur des braises. Le churrasco est une spécialité culinaire de l’Amérique Latine. La viande est salée généreusement avec une bonne dose d’épices avant cuisson, ce qui lui confère une saveur unique.
  • Un choripan : un sandwich à base de petit pain garni de chorizo frais argentin grillé.

Une fois les deux sandwichs préparés, on y ajoute tout ce que l’on veut parmi des piments, des crudités, de la sauce chimichurri, de la sauce créole (oui oui !), des oignons caramélisés, des légumes grillés…bref on a ajouté tout ce qu’il était possible d’ajouter.

Un délice pour seulement 7 euros pour deux !

Globalement, pendant notre séjour à Buenos Aires, nous avons mangé pour environ 14 euros par jour pour deux (et nous avons bien mangé !).

Pour digérer, nous nous sommes donc rendus à la réserve écologique de Buenos Aires située dans le quartier de Puerto Madero, un espace de 350 hectares, accessible gratuitement, qui nous fait oublier que nous sommes dans une ville d’environ 3 millions d’habitants.

Pour la petite histoire, la réserve a été artificiellement constituée, dans les années 1970/1980, par les décombres de démolitions pour lancer un projet de construction d’autoroutes. Ce projet a été abandonné, cet immense terrain a été utilisé comme décharge publique. La nature a alors repris ses droits et un incroyable écosystème est né avec une faune (reptiles, amphibiens, mammifères, papillons…) et une flore (acacias, saules…) riches et variées. Nous avons d’ailleurs eu la chance de croiser le chemin d’un iguane.

Après 2 heures de balade, une pause sucrée s’impose. Il y a une forte influence italienne à Buenos Aires suite à la vague d’immigration européenne des années 1860-1930. On trouve donc beaucoup de (bons) restaurants et de glaciers italiens. Nous avons décidé de tester  les glaces de chez Luciano pour goûter (entre autres) l’incontournable Dulce de leche ou appelé plus communément la confiture de lait que l’on trouve partout dans le monde (sous plein de noms différents). Il existe de nombreuses histoires sur l’origine du Dulce de leche en fonction des pays. En Argentine, la légende raconte que cette confiture de lait aurait été inventée accidentellement par une femme de chambre préparant du lait et du sucre pour le maté de son patron.

Pour vous dire à quel point le Dulce de leche fait partie de la culture Argentine, il a été déclaré patrimoine culturel alimentaire et gastronomique de l’Argentine. On le célèbre lors de la journée mondiale du Dulce de leche le 11 octobre, date à laquelle, il y a près de 200 ans, il a été créé.

Cette belle journée se terminera malheureusement par la perte, enfin plutôt l’oubli, de la casquette de Thomas, dans le bus lors de notre retour chez Monica. Bonne continuation à toi jolie casquette ! Peut- être te reverra-t-on sur la tête d’un Argentin !

En parlant de bus, on vous conseille vivement ce transport à Buenos Aires. En effet, la ville est quadrillée de lignes de bus. On n’a jamais attendu plus de 5 minutes et puis c’est très peu cher. Pour vous donner un ordre d’idée, nous avons fait près d’une dizaine de trajets à deux, nous avons dépensé 990 pesos soir 2,75 euros. Il vous suffit d’acheter une carte Sube dans un kiosque. Vous pouvez la recharcher dans les kiosques ou bien à l’entrée des bouches de métro.

Palermo

Jour 3 : direction le quartier de Palermo, quartier chic de Buenos Aires avec ses shops colorés, son marché d’artisans, ses cafés, ses boutiques de design, ses salles de théâtre et ses nombreux restaurants.

Près de Palermo, on retrouve le parc Tres de Febrero, 25 hectares de verdure et de lacs artificiels. On y trouve le Jardin Japonais que nous avons décidé de visiter. Celui ci nous fait directement voyager dans la tradition japonaise avec son jardin zen, son espace dédiée à la méditation, un lac avec des carpes sacrées multicolores…La communauté japonaise est très active à Buenos Aires.

L’entrée y est payante, 1380 pesos (soit 3,90 euros) pour deux.

La journée s’est clôturée par un super moment : apéro et asado (barbecue argentin où la viande grille lentement) avec Ernesto, Monica, sans oublier Brunito à l’affût du moindre morceau de viande vagabond. Soirée pendant laquelle Céline a dû faire croire qu’elle aimait la bière. En effet, Ernesto nous a servi des verres sans nous demander si on en voulait, mais c’était fait avec tellement de gentillesse et générosité que c’était difficile de refuser.

Le lendemain nous devions faire la feria de los Mataderos (fête de quartier) avec Monica et Ernesto mais c’était un fail car c’est les grandes vacances d’été ici donc la feria n’a pas lieu. Nous nous sommes contentés de quelques empanadas d’un étale local où le cuisinier nous a tout de même fait le prix de los extranjeros (et oui visiblement touristes étaient écrit en gros sur notre front même si nous étions avec des locaux)

Le soir nous sommes retournés dans le quartier de San Telmo pour voir les locaux danser le tango et déguster dans un petit restaurant une escalope façon milanaise, avec sa mozza fondue et ses oignons caramélisés, accompagnée de frites…seulement 5 jours que nous sommes ici et on doit l’avouer les fruits et légumes nous manquent déjà  !

El dia de Western Union

Dernier jour à Buenos Aires, que nous tenions à appeler el dia de Western Union. Le taux bleu et les Western Union fermés, un sacré sujet ! Laissez nous vous expliquer.

En Argentine, il y a deux taux de change : l’officiel et l’officieux dit « taux bleu ». Dans les bureaux de change ou si on paye avec la carte de crédit, le taux officiel est appliqué (1 euro = 180 pesos). Du fait de la situation économique catastrophique du pays, un marché parallèle s’est créé via les transferts d’argent en cash (euros et dollars), ce qui a donné naissance au fameux « taux bleu » (el blue). Ce taux est donc appliqué dans les Western Union (1 euro = 360 pesos). Près du double, donc vous l’aurez compris c’est beaucoup plus intéressant de récupérer des pesos dans les Western Union. Sauf que ce n’est pas si simple que ça : les horaires sont assez approximatifs, ceux affichés sur Google sont souvent faux ; tous les Western Union ne peuvent pas donner de l’argent et si on arrive trop tard dans la journée ils n’ont plus les fonds nécessaires ; sans compter l’application mobile qui est un peu capricieuse (@Western Union besoin d’un développeur compétent?)

C’est un jeu finalement : trouver la bonne agence au bon moment. Nous avons finalement gagné le game mais cela nous a pris une bonne journée. Il est même possible d’acheter ses billets d’avion ou de bus sur internet et payer directement dans les Western Union en espèces ce qui permet de bénéficier du taux bleu.

On a donc pu retirer le nécessaire pour les logements et les activités des prochains jours ce qui représentait près de 1000 euros soit 360 000 pesos. Tu te promènes donc dans Buenos Aires avec un sac à dos plein des grosses liasses de billets, une impression d’être dans Breaking Bad ou de faire partie d’un cartel.

Après tout cela, direction le resto où Thomas était pressé de commander car nous avions déjà fait une sélection des plats sur la carte affichée dehors. Il a ainsi refusé le menu proposé par la serveuse. Nous avons loupé l’offre du moment: un menu moins cher avec le plat, une boisson, un café et un dessert !! Le blasphème parce que du coup Céline n’a pas pris de dessert alors qu’il y avait une maxi tarte au citron !

Merci Buenos Aires pour cette belle entrée en matière de notre voyage !

Et un immense merci à Monica, Ernesto et Brunito pour leur accueil si chaleureux et leurs précieux conseils ! Instant romantique : chaque matin, on découvrait un petit mot de Ernesto écrit sur une feuille de sopalin à l’attention de sa douce Monica avec son maté. On a trouvé ça si mignon qu’on vous le partage 🙂

A présent, rendez-vous sur la vidéo de Buenos Aires pour voir en image ce qu’on vient de te raconter.

4 commentaires

  1. C’est bête comme chou, je vais pas vous raconter des salades, j’ai d’abord cru que les carottes étaient cuites et j’en avais gros sur la patate ! Mais finalement ce n’était pas la fin des haricots, j’ai juste un peu poireauté avant de pouvoir ramener ma fraise pour laisser sur le site des Diving Potatoes, ce commentaire à la noix ! 😀
    Cette fois-ci je ne fais pas chou blanc (oui bon j’arrête, j’ai épuisé le potager là je crois ^^ ) alors merciiii pour vos premiers partages plein de chaleur et de couleurs ! Continuez de nous régaler 😛

    1. On sent qu’il y a eu beaucoup de réflexion pour écrire ce message ! Merci beaucoup pour le fou rire, on a bien rigolé, d’ailleurs tout ce qui vient du potager nous manque beaucoup. Les prochains partages arriveront vite, voire même tout d’un plein d’articles d’un coup, là on est en galère d’internet dans le nord de l’Argentine. Merci pour ce beau message 😉

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