De la nourriture, des séries, un oreiller, une bonne installation et voilà les 24 heures de bus depuis Iguazu englouties ! Les deux bus que nous avons pris étaient très confortables. Les sièges sont larges (similaires à des fauteuils de business class dans les avions). Ils sont pourvus d’une extension pour les jambes ce qui permet de s’allonger correctement. Preuve en images !




Première étape : récupérer notre voiture de location pour les 7 prochains jours. C’est une petite Chevrolet un peu bancale, les poignées ne tiennent pas très bien, les plaquettes de freins ne sont pas toutes neuves mais elle roule bien.


On the road !
C’est un peu sport de se fondre dans le trafic argentin. On s’aperçoit très vite que la priorité à droite n’existe pas, il faut s’imposer, un jeu de regard, un coup de klaxon et le tour est joué. On s’éloigne de Salta, les routes deviennent plus agréables, moins fréquentées, davantage de paysages, c’est parti direction Cachi en passant par le col (Pascal) Obispo qui culmine à 3800 mètres !




Nous passons devant un petit primeur où nous remarquons la pancarte « Hay Coca ». On décide de s’arrêter pour en acheter. Sait-on jamais si cela peut nous aider en cas de mal des montagnes.
L’arbuste de coca est originaire du Pérou et de la Bolivie. L’usage de ses feuilles remonte à la civilisation Inca. En effet, la coca joue un rôle très important dans la culture andine, à travers ses utilisations rituelles ou médicinales. Elle possède de nombreuses vertus (notamment celle de calmer le mal de l’altitude, « l’apunamiento »). La coca est également utilisée pour remercier les dieux et surtout rendre hommage à la Pachamama (Terre Mère). Il existe deux modes de consommation traditionnels en Amérique du Sud. Soit on mâche les feuilles mais sans les avaler, soit on boit un maté de coca en faisant infuser les feuilles.
Le commerçant est très sympathique, il a lui même la joue remplie de coca. On repart avec un bon sachet. On goûtera plus tard, le verdict sera sans appel, nous n’aimons pas du tout. Nous avons l’impression de manger de l’herbe fraîchement coupée aussi amère que du thé vert qui a trop infusé. En revanche on est au top de notre forme, aucun mal de tête, pas de nausée, pas d’essoufflement, le mal de montagne ne nous aura pas eu ! Diving Potatoes 1 – Mal des montagnes 0




Boucle sud
Parc Los Cardones et Cachi
Nous traversons le parc national Los Cardones qui s’étend sur plus de 65000 hectares. Le parc tire son nom d’une espèce protégée de cactus, le cardon ou le cactus candélabre. Il peut atteindre jusqu’à 3 mètres de haut et vivre jusqu’à 300 ans. La route est agréable avec son paysage vallonné, nous zigzaguons entre montagnes caillouteuses et collines colorées par la terre rouge, où des milliers de cactus se dressent à perte de vue.






On croise un troupeau de vigognes qui ont du mal à se mettre d’accord sur leur direction. Un coup à gauche, un coup à droite, pour au final rester sur la route pour notre plus grand bonheur. Visiblement c’est monnaie courante par ici puisqu’un ranger a surgi de nul part pour assurer la circulation.










Nous voilà à Cachi, petit village pittoresque, typique d’Amérique Latine à 2280 mètres d’altitude. Notre hôtel Don Arturo est très agréable, c’est calme et paisible à l’image de Cachi ; avec sa décoration typique, son personnel accueillant et petit plus non négligeable nous avons un grand lit et une salle de bain digne de ce nom, grand luxe !




Petit déjeuner dans le ventre, c’est reparti direction Cafayate. Cette fois-ci, la route sera plus sportive. Il a beaucoup plu pendant la nuit, il y a eu quelques effondrement. L’asphalte est parfois recouvert de gros cailloux quand ce n’est pas un rocher imposant ou un torrent d’eau et d’argile (très joli soit dit en passant). Concentration maximale pour éviter tous ces obstacles et garder notre bolide en un seul morceau !


Après deux bonnes heures de parcours d’obstacles, nous voilà sur une route (presque) normale et le soleil est même de retour.
De Salta à Cafayate
Jusqu’à Cafayate, on va en prendre plein les yeux !








Les formations rocheuses qui datent de l’époque du crétacé sont impressionnantes et magnifiques. Leurs formes, leurs couleurs intenses, on adore ! On fera plus d’une dizaine de stops pour prendre des photos et apprécier ces paysages spectaculaires, dignes d’un film au Far West ou de sciences fictions. On avance doucement sur la route sinueuse, en filmant, en photographiant pour ne pas perdre une miette de chacun de ces spots :
- La Garganta del diablo et el Anfiteatro
- Shell’s ravine
- Los colorados
- Quebradas de los conchas
- Mirador Tres Cruces
- Las ventanas
- El Obelisco
- El sapo
- Les dunes
























































Maintenant que nous avons bien fait les touristes, nous arrivons, avec une petite faim, à Cafayate. On aperçoit une dame dans la rue qui cuisine sur un barbecue artisanal. Elle prépare des tortillas. Une sorte de calzone avec du fromage et du jambon, ou seulement du fromage. Ni une, ni deux, les potatoes que nous sommes, sont attirées par l’odeur, nous succombons. On valide cette street food, copieuse et très bon marché. 1,50 euros les deux tortillas !




Une belle journée se termine, repos et direction à l’hôtel Tierras de vino, un petit havre de paix qui d’ailleurs ressemble beaucoup à un couvent.


Boucle nord
Il est temps de remonter pour faire la boucle nord. On passe par Jujuy qui est sans intérêt selon nous. Hormis le petit colibri qu’on apercevra dans la rue en se promenant et son panneau coloré. On poursuit notre road trip avec la visite de trois jolis villages et leurs alentours.


Tilcara et les Salinas Grandes
Tilcara, est un charmant village coloré, de 4500 âmes. Son nom signifierait « étoile filante » en quechua. Chargé d’histoire de la culture andine, Tilcara, bien que très touristique, reste encore préservé avec des petites rues pavées, son marché de produits locaux, sa cantine locale à ciel ouvert. On y retrouve nos fameuses tortillas préparées dans la rue. Sa localisation à 2460 mètres d’altitude offre un joli panorama sur les vallées, les montagnes, les roches colorées de vert, de rouge, de rose…


















Ensuite direction Les Salinas Grandes, un désert de sel qui s’étend sur près de 12000 hectares. Un avant goût du Salar d’Uyuni prévu dans quelques jours ! C’est d’ailleurs la troisième plus grande étendue de sel derrière le Salar d’Uyuni (Bolivie) et Salar d’Arizaro (Argentine).








L’étendue blanche, de plus de 30 centimètres d’épaisseur, est tout aussi aveuglante qu’impressionnante ! Nous parcourons ce désert de sel avec notre voiture accompagnés par une guide. Elle nous explique l’histoire des Salinas. Il s’agit de sel provenant de l’activité sismique des volcans environnants. Ce sel n’est pas d’origine marine. Elle nous explique également les différentes manières de récolter le sel et comment il est exploité ; notamment le raclage (pour le sel industriel) ou bien la découpe de grands rectangles (pour le sel alimentaire).















Puis on termine par quelques photos touristiques et artistiques (ou pas).















Pour ce soir, nous avons réservé un hôtel isolé des zones touristiques. L’hôtel Posada del silencio. Isolé c’est peu de le dire car nous avons failli ne jamais y arriver, la route pour s’y rendre a été creusée par la pluie – vidéo à l’appui ! Nous voilà face à un trou béant. On creuse pour déplacer la terre, on met des cailloux, des plantes, mais on n’arrive toujours pas à passer, la voiture reste bloquée. Des locaux arrivent avec leurs 4×4, ils rafistolent la route comme ils peuvent et nous conseillent de passer en marche arrière. Ça fonctionne, ouf !




Après ce petit périple, nous arrivons à l’hôtel tenu par une dame discrète et timide. On aime beaucoup l’ambiance qui y règne. La chambre est décorée avec soin, des tissus locaux, des photos des Salinas, ça sent bon l’encens, le lit est super confortable, on aperçoit le coucher du soleil par la fenêtre de la chambre. Le lieu est si calme, c’est très agréable. On se surprend même à chuchoter pendant le repas alors que nous sommes que tous les deux. Le dîner est compris dans le prix dans la chambre. C’est elle qui prépare le repas, c’était délicieux ! Best hotel ever ! On recommande chaudement !










Purmamarca et la montagne aux 7 couleurs
Avant d’atteindre ce village typique, on fait un stop au Cierro de los siete colores ou la montagne aux 7 couleurs. On y admire les nuances de couleurs, résultat des différentes couches de sédiments formées au fil des années depuis la préhistoire. Du beige, du violet, du vert, du gris, du rose, du rouge…une vraie palette de peintre et un réel plaisir pour les yeux.






Arrivés à Purmamarca, un village paisible d’environ 1000 habitants. Son nom signifierait « ville de la Terre vierge » en aymara. Tout comme Tilcara, Purmamarca a son marché local où des artisans proposent des sculptures en bois, des instruments de musique, des tapis tissés main, des plantes médicinales, des vêtements fabriqués avec de la laine de lama, des créations à base d’argile… En effet, l’argile est beaucoup utilisée pour fabriquer de la vaisselle, des objets de décoration mais aussi pour les maisons pour une excellente isolation thermique (minute Leroy Merlin). On se croirait dans Tatooine (pour celles et ceux qui ont la ref ?)
















Nous faisons la boucle de 3 km, une promenade très facile, qui permet de faire le tour du village, au pied de la montagne aux 7 couleurs.










On y croise un petit chiot trop mignon qu’on était à deux doigts d’embarquer avec nous.


Humahuaca et la montagne aux 14 couleurs
C’est le plus grand des trois villages avec 12000 habitants. Situé à près 3000 mètres d’altitude, c’est un charmant village avec ses petites maisons coloniales encore préservées, ses rues étroites où on trouve un tas de petits commerçants et artisans. Nous nous baladons jusqu’au Monument de l’Indépendance ou Monumento a los heroes de la Independencia, qui trône en haut des marches de la place centrale. Cette œuvre massive et imposante a été inaugurée en 1950 et rend hommage à ceux qui se sont battus pour l’indépendance de l’Argentine. La statue de 9 mètres de haut représente l’indigène Pedro Socompa, porteur de la Liberté a l’issue des guerres d’indépendance. De ce monument historique, on profite de la vue sur les montagnes. Mais nous n’allons pas seulement les admirer de loin, nous allons nous y rendre !










Après la montagne aux 7 couleurs, direction la montagne aux 14 couleurs à 4170 mètres d’altitude. Tout comme la montagnes aux 7 couleurs, les couches se sont formées au fur et à mesure des mouvements terrestres depuis l’époque préhistorique. Pour y aller c’est très simple, il suffit de se rendre au terminal Omnibus de Humahuaca et plusieurs rabatteurs vont venir vous voir pour vous proposer l’excursion. C’est le même prix proposé par tous. 6000 pesos pour deux plus 200 pesos l’entrée du parc (soit 15 euros). La balade est agréable et permet de profiter de la vue sur les montagnes.
















Puis nous redescendons à Humahuaca pour découvrir notre logement au milieu d’une partie du village qui semble inhabité.




L’hébergement (La candelaria) est simple et propre. Notre hôte est très sympa. On a l’embarras du choix pour le lit puisqu’il y a 4 lits dans notre chambre. On se croirait dans Boucle d’or. Il y a un grand lit avec un matelas très dur. Un moyen avec un matelas un peu plus confortable. Deux petits avec des matelas très très mous. Mention spéciale pour le jus de fruits frais du petit déjeuner ! En effet depuis le début du voyage, nous avons eu droit à des jus industriels, au goût de médicament pour le rhume #fervex.




Il est temps de redescendre pour se rapprocher de Salta puisque nous rendons la voiture dans deux jours. Prochaine nuit à San Lorenzo, à l’hôtel Torrontes. On s’est fait un petit plaisir pour cette avant dernière nuit en Argentine. Bon on parle d’une nuit à 35 euros mais c’est vrai que c’est plus élevé que notre budget habituel. L’entrée de l’hôtel est jolie, avec une fontaine et une vue dégagée sur le jardin et la piscine. La chambre est super spacieuse, avec un lit King size, une baignoire. Le tout avec un super petit déjeuner.




Il est temps de repartir pour Salta la Linda et rendre notre fidèle Potatoesmobile. On en profite pour découvrir la ville, manger ¼ de kg glace (oui ici on parle en poids) et se rendre chez le coiffeur pour Thomas.






On prépare aussi la suite du voyage, puisqu’on change de pays ça y est, l’Argentine c’est terminé ! Déjà 1 mois de voyage qui est passé tellement vite !


Maintenant c’est parti pour 7 heures de bus direction la Bolivie !
Oui moi aussi j’ai pris mon temps pour venir faire un tour chez vous. ^^ Alors il y a eu un délai pour cet article, mais vous vous êtes rattrapés sur la quantité ! 😉
J’avais déjà envie de faire l’Amérique du Sud, mais plus je vous lis, moins j’en doute. Je prends même des notes 😆 conduire au klaxon, c’est marrant comme ça existe dans plusieurs pays, pour l’instant je donne la palme au Népal, quand tu arrives à Kathmandu, tu ne sais pas si les népalais roulent à gauche ou à droite, ils roulent plutôt là où ça passe ! Les bus doublent dans les virages, « c’est bon j’ai klaxonné »… 😯
Les paysages sur votre route semblent devenir de plus en plus désertiques mais les premiers de Los Cardones et Cachi ont l’air très beaux, avant que les montagnes se mettent à rivaliser niveau palette de couleur. 😀 Note supplémentaire : opter pour un 4X4 pour le road-trip !
Les villages sont trop mignons, surtout Tilcara ! La photo de lune avant Purmamarca est superbe, mais où sont les deux autres ? 😛
Le désert de sel est impressionnant, bravo pour les photos artistiques, elles sont géniales ! 8)